top of page

Les origines du nom de Dalem

On retrouve pour Dalem des écritures biens différentes selon la langue employée :

 

  • 1179    DALA / Dans une confirmation des biens appartenant à l'abbaye de Bouzonville par le pape Alexandre III

  • 1281    DALLES / Roubert, Chevalier de DALLES

  • 1282    DALES / château et la maison forte de DALES ...

  • 1335    DALE / Sa maison forte de DALE ...

  • 1442    DASLE / Ville de DASLE ...

  • 1453    DALE / Frédéric de DALE, Forteresse et Ville DE DALE...

  • 1583    DALHEIM

  • 1590    DALHEM / Faust de Stromberg vend ses biens de DALHEM à Elizée de Haraucourt

  • 1794    HERZOGTHALEN / Actes de mariages clandestins sous la révolution

  • 1941    DAHLEM / Sous l'ocupation allemande de 1941 à 1944

  • 1944    DALEM

La section "Histoire" de ce site web s'inspire largement de l'ouvrage "Dalem, Ancien Comté de Lorraine" écrit en 1983 par Gérard et Alain Maas avec l'aimable autorisation des auteurs. Le magnifique site de l'un des auteurs peut être consulté à l'adresse: famillemaasboutet.free.fr
Ce livre est actuellement disponible auprès de l'association :

SHAN - Société d'Histoire et d'Archéologie des Pays de la Nied

Hôtel communautaire, 29A rue de Sarrelouis

57220 BOULAY

Tél/fax : 03 87 79 35 07

Mail : shanied2@orange.fr


L'histoire du château de Dalem est extraite de l'article de Gérard Maas intitulé L'histoire d'un château sans histoire publié dans la revue communale 2005.

Le chapitre consacré aux découvertes archéologiques est extrait de l'article d'Emile Tridemy paru dans la revue communale 2009.

Ancre origine nom

Voici plusieurs explications étymologiques du nom "Dalem"

 

  • Auguste Terquem dans son ouvrage: "Etymologie des noms de villes et de villages du département de la Moselle" écrit:DALEM ou DALHEM DAL: de Dalnes, Danois HEIM de Hameau, d'où "Hameau des danois"!

  • D'après Wilhelm Sturmfels, Dalem tirerait son étymologie d'une personne du nom de Tallo, d'où "la maison de Tallo"

  • On dit aussi que les Dalmates y auraient campé longtemps ...

  • L'explication la plus plausible semble néanmoins être que le nom Dalem provient des mots allemands "DAL" ou "TAL" (val ou vallée) et HEIM (maison ou demeure). D'où Dalheim puis Dalem qui signifient: "Une maison ou une demeure dans la vallée".

L'époque romaine

Il est très vraisemblable que notre village était déjà habité à l'époque romaine, compte tenue notamment de sa situation non loin de la voie romaine reliant Boulay à Bérus."Cette voie gagnait la vallée de Dalem. Elle traversait le ban de la commune, laissant le village et le château à sa droite en descendant. A 150 mètres environ de l'ermitage HeidenKappel, elle franchissait la prairie puis le "Weyerbach". Elle passait au moulin de ce nom pour gagner Falck. ..."Des vestiges romains ont été trouvés aux lieux dits "Sur Kesslerloch" entre Téterchen et Dalem et sont répertoriés dans le Répertoire Archéologique de Moselle.Le Docteur Regnier a également reconnu l'existence d'une voie romaine secondaire passant par Merten et se dirigeant vers Bérus. Ces éléments sont à rapprocher de la découverte de la fameuse colonne de Merten par M. Fuchs en 1878. En creusant un puits dans son jardin, il découvre une colonne d'une hauteur de 10 mètres représentant Jupiter en cavalier terrassant de sa lance un monstre à torse d'homme et au corps de serpent. Une réplique de cette colonne se trouve à l'entrée de la rue Serpenoise à Metz.Premiers documents historiques concernant notre village

  • 962 : Donation de ses biens à Dalahem faite par un dénommé THIEDO à l'abbaye St Maximin de Trêve

  • 996 : Donation à la même abbaye par Berthe, veuve du comte Folemar des biens de Dalheim.

  • 1121 : Etienne, évêque de Metz, confirme à l'abbaye de Longeville les biens, droits, possessions et revenus notamment à Dalheim.

  • 1179 : Une bulle du pape Alexandre III confirme l'appartenance de biens situés à Dala à l'abbaye de Bouzonville.

 

Au début de l’époque Romaine, vers 20-30 après J.C, les Gallo-Romains s’installent sur les plateaux des hauteurs du ban de Dalem, dont ils avaient sans doute défriché les terres sur lesquelles ils s’étaient installés.

De nos jours encore, on trouve les traces de plusieurs villas ou fermes par la présence des poteries et des tuiles (tegulaé et imbrex). La nature des tessons prouve une occupation gallo-romaine entre le premier et le quatrième siècle, mais également une pièce de monnaie romaine datée de l’année 348.

La poterie grise commune est évidemment la plus nombreuse, mais on y a trouvé également quelques tessons sigillés ornés drag.37 de Saturninus-Satto, potier à Chémery examiné par Marcel LUTZ, archéologue.

Quatre percuteurs/broyons et un petit silex grattoir semble prouver que les lieux étaient déjà habités à l’époque néolithique (vers 4000 ans avant J.C).

Au lieu-dit Kesslersloch, un des sites les plus importants, on a trouvé plusieurs objets métalliques. Certains des sites étaient déjà connus par l’abbé LANG, curé de Brettnach et Marcel LUTZ, archéologue maître de recherches aux CNRS, mais ils n’ont pas connus les lieux-dit Ellenborn, Schaeferberg et Bolcherweg.

Tous ces sites sont vierges ; aucune fouille n’a été entreprise jusqu’à ce jour. Les objets ont été superficiellement retrouvés au moment des labours, pendant lesquels les machines agricoles font malheureusement beaucoup de dégâts.

Pièce trouvée au lieu-dit Kesslersloch

 


Pièce romaine – Maiorina de billon, 348-350, 2ème officine. D.N. CONSTANT P. F. AVG. Buste diadémé et drapé à dr R : FEL. TEMP. REPARATIO. L’empereur sur une galère tenant un phénix et le labarum ; une Victoire guidant le navire. A l’exergue : TRS. C. 9 frappée à Trèves.

tuile_romaine.jpg

Assemblage tuile tegulae époque Romaine
Se trouve sur tous les sites connus.

tuile_romaine2.jpg

Tuile tegulae et imbrex

piece_romaine.jpg
outils-neolithique.jpg
outil_neolithique2.jpg

Broyeur / percuteur

outil_neolithique3.jpg
outil_neolithique4.jpg
outil_neolithique5.jpg

Fragments d'une hache

Outils période néolithique trouvés au site "Kesserloch"

Ancre Epoque Romaine

Château et Seigneurs de Dalem

Le château de Dalem a une origine très ancienne. On ne peut le comparer à la chaîne des châteaux forts qui servaient à la défense d'un territoire car il est situé dans une vallée n'offrant aucune défense naturelle. Il servait plutôt d'habitat pour le seigneur, pour assurer sa quiétude et en même temps comme protection contre les bandes de pillards. Par sa présence, le seigneur voulait également asseoir sa notoriété, son autorité et sa domination sur la population.

Le château avait la forme d'un rectangle au milieu duquel se trouvait une petite cour intérieure. Il était flanqué d'une tour à chacun des angles; un large fossé rempli d'eau alimenté par le Schlosserbach l'entourait et contribuait à la défense et contre les intrusions étrangères. Une herse en interdisait l'accès.

Le rez-de-chaussée servait aux domestiques et au bétail. L'étage que l'on pouvait parcourir par un long couloir donnait accès aux pièces réservées au seigneur. Les tours servaient de guet et étaient certainement armées pour la défense du château. Dans la cour, au rez-de-chaussée, une suite de belles arcades restaurées est bien conservée. Une des arcades percée de part en part forme un passage charretier couvert conduisant à la grande cour; celle-ci est entourée de dépendances (écuries, granges) transformées aujourd'hui en maisons d'habitation. Ce passage est flanqué d'un étroit passage pour les piétons. Toutes les ouvertures du bâtiment sont en gré rouge.

chateau.jpg

Deux belles fenêtres bien conservées sont visibles depuis la petite cour; l'une d'elle est garnie d'un très beau garde-corps ajouré en pierre. Derrière cette fenêtre se trouvait les appartements de la comtesse de Haraucourt, Anne Catherine Elisabeth de la Leyen.

La partie supérieure de la seconde est ornée d'une belle frise. Un croquis fait par Monsieur Stablo, propriétaire des lieux à cette époque, indique que la pièce derrière cette fenêtre renfermait une cachette muraille. L'abbé François Steiner, curé de Dalem, prêtre réfractaire, se serait caché au château pendant la révolution.

chateau2.jpg
chateau3.jpg

On ignore qui a bâti le château mais on peut situer sa construction vers les années 1100/1200, la famille de Varsberg n'étant certainement pas étrangère à cette construction. En 1230, nous trouvons des lettres du duc de Lorraine Mathieu, par lesquelles il donne à Aubert, son maire de Dalem, le moulin de Dalem pour le posséder lui et ses hoirs franchement et héréditairement. Le 23 juin 1281, Ferri III, duc de Lorraine et marquis reconnaît qu'il est permis à Roubert de Dalles, Mon Maréchal, à ses hoirs et à ses prédécesseurs, d'acheter, d'engager, de vendre et de revendre tout ce qu'il veut aux gens de la ville de Dalheim, de plus que celui-ci ne tient rien en fief ni hommage de lui, duc, à Dalheim que le chastel de Dalheim et le jardin à l'entour de ce chastel.
Ces lettres prouvent que le château et le moulin existaient déjà à cette époque.

Après les familles "de Mengen" et "de Dalem", nous trouvons une descendante de Philippe de Dalem: Orianne, fille unique, qui vers 1505 apporta les 3/4 de tous les droits de sa famille sur le château de Dalem ainsi que les possessions à Vaudrevange, Bérus et autres lieux à son mari Jacques de Haraucourt. Un quart des biens revient à Lampert Faust de Stromberg qui était marié à Eve de Dalem.

Le 2 novembre 1590, Elisée de Haraucourt achète ce quart au Stromberg pour la somme de 19000 francs, 12 gros. Les Haraucourt possèdent ainsi la totalité des biens de Dalem.

 

En 1512, Jacques de Haraucourt est cité comme bailli de la Lorraine allemande (bailli = officier qui rendait la justice au nom du roi, d'un seigneur ou en l'occurrence du duc). Son grand-père était bailli de Nancy. Après son décès vers 1525, son fils Jacques, décédé vers 1535, hérita de la part principale de la seigneurie de Dalem. Il était également bailli de la Lorraine allemande.

La famille de Haraucourt qui régna pendant 250 ans sur la seigneurie et comté de Dalem était une illustre et influente famille d'origine toute Lorraine. La maison de Haraucourt ainsi que celle des "de Dalem" étaient très considérées et estimées par les ducs de Lorraine.

Son fils Nicolas, décédé vers 1552, hérita la succession. En 1547, Nicolas de Haraucourt, deux de ses soeurs, sa femme et ses enfants adhèrent à la religion protestante qui venait de prendre pied en Lorraine ; ils furent obligés de se réfugier à Metz où cette religion était tolérée. Le 18 septembre 1560, il fait baptiser au château de Dalem un de ses enfants, en langue française, contrairement à la liturgie catholique. Il fait rémission d'un tiers des droits à Jacques Clémery pour avoir assisté à cette cérémonie. Plus tard, il reprend la religion catholique. A son décès, la terre de Dalem échoua à Elisée de Haraucourt.

Elisée de Haraucourt, marquis de Haraucourt, seigneur d'Acraignes, Dalheim, Lorquin, conseiller d'état, grand bailli et gouverneur de Nancy. Il mourut en 1629 à Nancy. C'est en son honneur qu'en 1620 la seigneurie de Dalem fut élevée en comté et la terre de Faulquemont en marquisat par le duc de Lorraine Henri II. Dalem fut surnommé à cette époque "Herzogdalem"Dans une requête présentée le 13 avril 1620 par Walter de Varsberg seigneur du dit lieu au duc de Lorraine Henri II demandant l'exemption aux ''Aides Généraux'', il prouve pièce à l'appui que la métairie de Dalem est fief de Lorraine. Il se réfère à un titre de 1329 de la duchesse Isabelle d'Autriche, épouse de Ferri IV, duc de Lorraine, d'après lequel celle-ci confirme une vente faite par Aubert de Dalem à Simon de Dalem de sa part des biens situés à Dalem et dans lequel il est expressément dit que la métairie, les maisons et dépendances sont fief de Lorraine.

chateau4.jpg

Croquis du village de Dalem au XVII ème siècle
par Gérard Maas

Croquis des armoiries de la famille de Haraucourt et de la Leyen. La partie de gauche du blason représente la famille de Haraucourt, la partie de droite représente la famille de la Leyen.
Ces armoiries ornaient le dessus de la grange du corps de ferme appartenant à la famille Reinert. Le cultivateur Schertz Pierre, mennonite, fit reconstruire cette bâtisse en 1849.

armoiries.jpg

Henri de Haraucourt seigneur d'Acraignes, Essey, Dalem, succède à son père Elisée. Grand maître de l'artillerie en Lorraine, il était commandant de 6000 hommes de pied et 1000 chevaux. Il fut tué en 1632 par un coup de canon. Il laisse la succession à son fils Charles qui, le 10 septembre 1681, déposa au greffe de la Chambre Royale de Metz l'aveu de dénombrement de la terre et seigneurie de Dalem et pour laquelle il a rendu foi et hommage. Il était général des armées bavaroises. Ce dernier ne manque pas à la tradition ; il est bailli de la Lorraine allemande vers 1650.

Mieux connu parce que plus proche de nous, son fils Charles Elisée Joseph de Haraucourt, époux de Anne Catherine Elisabeth, baronne de la Leyen, nièce de l'archiprêtre de Trêves, hérita de son père tous les biens de Dalem et d'autres lieux. Le comte et la comtesse habitaient le château de Dalem. Ils étaient très attachés au village et faisaient beaucoup de bien autour d'eux surtout pour les pauvres.

Charles Elisée vint à mourir le 21 août 1715 et sa femme le 07 juin 1738 sans héritier. La comtesse fut enterrée dans l'église de Dalem ; tout laisse supposer que son mari y fut enterré également. C'est là que se termina l'ère des Haraucourt qui régnèrent sur le comté et la seigneurie de Dalem pendant 250 ans.

Charles Elisée Joseph de Haraucourt avait deux soeurs : Françoise Thérèse, abbesse de St Pierre à Metz et Bonne Marguerite, chanoinesse de Remiremont auxquelles revint la terre et la seigneurie de Dalem. La famille de Haraucourt exigea que l'une d'elle renonce à la vie du cloître et puisse, par un mariage, apporter et transmettre à ses descendants la riche succession de la famille.
De son vivant, Charles Elisée obtint que Bonne Marguerite, l'aînée de ses deux soeurs, soit relevée de ses voeux et accepte la main de Jacques de Thiard, comte de Bissy.

Charles Elisée vint à mourir le 21 août 1715 et sa femme le 07 juin 1738 sans héritier. La comtesse fut enterrée dans l'église de Dalem ; tout laisse supposer que son mari y fut enterré également. C'est là que se termina l'ère des Haraucourt qui régnèrent sur le comté et la seigneurie de Dalem pendant 250 ans.
Charles Elisée Joseph de Haraucourt avait deux soeurs : Françoise Thérèse, abbesse de St Pierre à Metz et Bonne Marguerite, chanoinesse de Remiremont auxquelles revint la terre et la seigneurie de Dalem. La famille de Haraucourt exigea que l'une d'elle renonce à la vie du cloître et puisse, par un mariage, apporter et transmettre à ses descendants la riche succession de la famille.
De son vivant, Charles Elisée obtint que Bonne Marguerite, l'aînée de ses deux soeurs, soit relevée de ses voeux et accepte la main de Jacques de Thiard, comte de Bissy. Bonne Marguerite mourut le 11 mars 1682 en donnant le jour à son fils : Anne Claude de Thiard qui hérita toute la fortune. Le 14 octobre 1738, le marquis de Thiard, comte de Dalem signe un bail pour 6 ans à Valentin Gouth de St Avold et à Françoise Cayette, sa femme, pour la seigneurie de Dalem. Le seigneur se réserve tout le logement à l'étage qu'occupait la comtesse de Haraucourt. Les nouveaux locataires doivent laisser de la place pour les chevaux et le personnel en cas de visite du seigneur.

Le 21 janvier 1751, Anne Claude de Thiard, marquis de Bissy et Henriette Thérèse Chauvelin, son épouse, vendent par contrat passé devant Me Dutartre, notaire à Paris, pour la somme de 625000 livres la terre de Dalem avec les forêts qui en dépendent à Messire Gabriel Florent, comte de Choiseul-Beaupré, colonel du régiment de Navarre, lieutenant général de la province de Champagne et à son épouse Mme Marie Françoise Lallemant de Betz, comtesse de Choiseul. Le comte de Choiseul est décédé le 6 septembre 1753. Sa femme continua de gérer leurs biens communs. Après la mort du comte, la comtesse loua la terre et seigneurie de Dalem à Jacques Couturier, fermier principal du comté de Dalem pour une durée de 9 ans à partir du 4 juin 1755. A la mort du sieur Couturier, sa femme Marguerite Koune, prend la succession du bail pour une nouvelle durée de 9 ans. La comtesse ne manqua pas à la tradition ; elle fit beaucoup de bien dans son entourage.
Le 30 décembre 1762, jouissant du patronage de la paroisse, elle nomme l'abbé François Steiner desservant de la cure de Dalem en remplacement de son frère Jean Georges Steiner démissionnaire.
Le 20 décembre 1776, elle fait serment de foi et hommage au roi Louis XVI pour tous ses biens, appartenances et dépendances qu'elle possédait à Dalem.
 

carte-topo.jpg

Carte topographique de Dalem éditée en 1775
pour la Dame Marie Françoise Lallement de Betz, comtesse de Dalem.

Choiseul.jpg

Gabriel Florent,

comte de Choiseul-Beaupré

La révolution de 1789 était en marche, la comtesse fut inscrite parmi les premières sur la liste des émigrés de la Moselle, elle fut néanmoins amnistiée le 6 ventose an X. Ses biens furent confisqués par la République par les décrets du 30 mars et 8 avril 1792. Elle comptait parmi les plus grands propriétaires du département. Elle mourut à Paris le 5 juin 1793.

Le 17 thermidor an III, devant le district de Sarrelibre (Sarrelouis), le château et le domaine de Dalem mis en vente furent achetés par Jean Michel Jolivet, entrepreneur en bâtiment à Paris. Il revendit ces biens le 19 vendémiaire an IV par le notaire Tiron à Paris à Adolphe Siemsen demeurant également à Paris. Le 8 messidor an XII, ce dernier donne ordre à son notaire de vendre tous ses biens à Dalem au plus offrant.
Le 22 messidor an XII, François Albert LASALLE demeurant à Vaudrevange est acquéreur pour 53000 francs ; il est le plus offrant et dernier enchérisseur. Sa veuve Elisabeth Sophie de Galhau conserva la jouissance jusqu'à sa mort en 1855.

La propriété passa alors à sa fille aînée Marie Elisabeth Julie de Lasalle, épouse de Antoine Eugène de Maillier, ancien directeur des affaires civiles au ministère de la justice, chevalier de la Légion d'Honneur.
Peu avant sa mort en 1878, Eugène de Maillier chargea son notaire de vendre son domaine; le château et les terres furent aliénés par plusieurs ventes partielles.

Au mois d'avril 1878, Madame de Maillier offre gratuitement un champ à la commune pour la construction de la nouvelle maison d'école. Elle fit plusieurs autres dons à la paroisse, notamment le chemin de croix pour notre église. Elle fit construire la petite chapelle en face du chemin qui mène à l'école sur un terrain lui appartenant.

La suite des propriétaires est un peu plus confuse, toujours est-il qu'un certain Jean Philippe Schneider, entrepreneur à Bous, acheta vers 1880 une grande partie des biens de la famille Lasalle de Metz qu'il détaille et revend aussitôt à différents habitants de Dalem, de Galhau de Vaudrevange agit de la même manière. Les biens appartiennent aujourd'hui aux habitants de Dalem et communes voisines. Ces derniers ont cédé leurs biens à leurs enfants ou ils les ont vendus à d'autres intéressés pour finalement aboutir à la situation que nous connaissons aujourd'hui.

chateau5.jpg
Ancre Chateau et Seigneur

Le moulin de Dalem

Avec le château, le moulin est certainement le bâtiment le plus ancien du village. La copie ci-contre du parchemin, daté de 1230, fournie par les Archives Départementales à Nancy indique que le Duc de Lorraine Mathieu donne à son maire Aubert de Dalem et à ses héritiers pleins pouvoirs et tous droits sur le moulin de Dalem.

moulin.jpg

A Dalem, il n’y a pas de rivière ou cours d’eau régulier avec assez de débit pour activer un moulin à eau. Or on ne pouvait imaginer une seigneurie avec un château sans moulin car ce dernier était une source de revenu conséquente et faire de la farine était une nécessité. Il a donc fallu beaucoup d’ingéniosité pour construire et activer un moulin dans ces conditions.

Il a fallu que le constructeur ait les moyens et le droit d’entreprendre une telle entreprise. Les seigneurs du lieu avaient tous les droits et tous les pouvoirs à cette époque.

Au village, il y a 3 rivières sauvages :

  • le Glederbach qui prend sa source dans la forêt de Téterchen,

  • le ruisseau descendant de Tromborn (Trombora Greht),

  • celui venant du ravin de Beltz.,

Ces deux derniers se rejoignaient en bas de la route de Tromborn dans un grand déversoir qui se trouvait à proximité de l’actuel étang communal.

Les deux ruisseaux rassemblés longeaient la forêt et traversaient la route de Téterchen à hauteur de la maison Bock-Noël puis se jetaient dans le Glederbach pour gonfler ce dernier. A 200 mètres environ de cette jonction, il y avait une déviation du Glederbach, réglée par un barrage, vers le canal du moulin.

moulin2.jpg

Le canal du moulin se dirigeait vers le moulin presque à l’horizontale.

Un obstacle sérieux se présenta à mi-parcours sous la forme d’une imposante masse de rocher que l’on ne pouvait contourner.

La main-d’œuvre ne faisant pas défaut, une galerie de 1 mètre de haut et 55 cm de large fut creusée sur 30 mètres à travers ce rocher, appelée Redloch. Enfin le canal débouchait dans un étang artificiel situé en face de l’ancien cimetière.

moulin3.jpg
moulin4.jpg

Entrée de la galerie et vue de l'intérieur

Le débit de l’eau vers le moulin était réglé par une vanne, l’eau traversait la rue du Homberg par un fossé couvert d’un madrier pour permettre la circulation des paysans et de leurs matériels.


Des chenaux en bois conduisaient l’eau le long de la maison d’habitation du moulin sur la roue à aubes.
 

Les supports en pierres de taille de ces chenaux sont encore visibles.

En aval du moulin, l’eau en excédent de l’étang et celle du moulin étaient évacuées par un fossé qui contournait le château pour se déverser dans la Schlosserbach.

moulin5.jpg

Pierres supports des chenaux. Initialement, il y en avait cinq.

moulin6.jpg

Plan Cadastral 1830, en bleu : Cheminement de l’eau alimentant le moulin par un canal artificiel.

Une visite pour établir l’état des lieux fut faite en 1765. On y constata que le moulin était équipé d’un jeu de meules : la meule gisante (celle qui était immobile) mesurait 7 pouces un quart d’épaisseur, soit environ 18 cm 50, la meule volante (celle qui tournait) quand à elle mesurait 9 pouces un demi, soit environ 24 cm. Le diamètre était environ de 1 m 30.

L’exploitation du moulin se faisait encore en 1882 par le meunier Engel.
Ce dernier avait des problèmes avec la municipalité. En effet, le ruisseau qui traversait le chemin vicinal de Dalem à Téterchen débordait souvent et rendait la route impraticable.


Pour remédier à cet inconvénient, la commune réclama la régulation du moulin. Des tractations s’en suivirent par le biais du Directeur du Canton.
Finalement en 1886, la réglementation du moulin fut acceptée et exécutée par le meunier Engel.

moulin7.jpg

Meule trouvée au château de Dalem dans le jardin Hoffmann.
Elle mesure 1 m 35 de diamètre pour 27 cm d’épaisseur. Elle provient certainement du moulin de Dalem. Il s’agit d’une meule gisante.

Au fil du temps, le moulin et le bâtiment subirent de nombreuses et d’importantes transformations, de modernisation et de confort.

Quelques noms de meuniers et de propriétaires qui se sont succédés:
 

  • 1230 : AUBERT de DALEM, Maire de Dalem

  • 1600 : SPELTZ Heinrich, meunier

  • 29.08.1688 : Bail à MORLANG Léger par le Seigneur de Haraucourt

  • 1695 : HUMBERT François de Merten

  • 1696 : PHILIPPEN Michel °° CLOCK Margaretha

  • 1709 : NIMSGERN Jean Georges, meunier

  • 1721 : NEUREUTER Jean Georges °° BECKER Marguerite, meunier

  • 14.10.1738 : GOUTH Valentin de St Avold et à Françoise CAYETTE sa femme

  • 1745 : JAGER Jacques °° CASPAR Anne, meunier

  • 1747 : NIMESGERN Pierre, il vend son bail (3E819)

  • 21.03.1747 : RICHARD Jean de Schwerdorf, en bail pour 6 ans de NIMESGERN Pierre (3E819)

  • 1765 : FIACRE Philippe, meunier

  • 1835 : NEUMANN Jean, Boulay, meunier °° Marie Madeleine SEITZ

  • 1843/56 : PETH Nicolas °° KOCH Anne Marie, meunier locataire

  • 1847 : KOENIG Jean, meunier °° Gertrude JACQUES

  • 1866 : LAFONTAINE Jean, meunier°° KOENIG Anna de Freistroff

  • 1870 : JAGER Sébastien, Coume, meunier °° Margaretha LAFONTAINE

  • 1883 : ENGEL Nicolas, meunier °° SCHERTZ Maria

  • 02.07.1895 : SCHMITT Mathias °° JACOB Margueritte arrêt des activités meunières

  • 1929 : MAAS Mathias °° SCHMITT Angélique

  • 1960 : MAAS Jean-Marie °° BORGER Joséphine

Ancre Moulin
Ancre Distrofferhof

Le Distrofferhof

Jost de HENNEQUIN, fermier du roi en la prévôté de Freistroff et officier du baron d'Eltz, possédait une métairie située au lieu et ban de Dalem appelée Distrofferhof. Elle était constituée de bâtiments (maison, écuries et granges) et de terres d'une superficie de 14 ha de terres arables et de 2 ha de prés.Le 14 novembre 1719, le propriétaire laisse sa ferme à titre de bail pour 40 ans à Philippe BOUTTER avec l'assistance de son père Emerich BOUTTER. Ils étaient tous les deux laboureurs et demeuraient à Dalem. Les locataires étaient obligés de livrer annuellement au propriétaire à titre de bail : 10 quartés de seigle, 2 quartés de froment, 2 quartés d'orge, 6 quartés d'avoine et 4 livres de bon lin.En outre, ils devaient façonner et bâtir (réparer) à leurs frais et dépens, tout à neuf, de bas en haut, la dite métairie, maison, grange, écuries, appartenances et dépendances.

Philippe BOUTTER, voyant que cela lui coûterait considérablement et qu'il courrait le risque d'être démis de la métairie après avoir remis le tout en bon état une fois le terme du bail écoulé, sollicita donc le sieur Jost HENNEQUIN de lui laisser un acensement perpétuel et héréditaire.

distrofferhof.jpg

Le distrofferhoff aujourd'hui

Le 14 décembre 1726, ce dernier lui accorda un acensement perpétuel et héréditaire à la condition que les dits biens et métairie soient et demeurent toujours pour l'aîné mâle. Par la suite, cette dernière clause coûta cher à son locataire.

En outre, il devait annuellement à la St Martin 24 quartés moitié de seigle et d'avoine, 4 livres de bon lin, de bâtir à neuf la métairie, de payer en une fois la somme de 21 louis d'or vieux de France. Philippe BOUTTER s'accorda de cette somme.

Le 12 mai 1750, Apolline Marthe de HENNEQUIN, fille de Jost de HENNEQUIN, héritière, avec son époux Antoine de MARIEN, écuyer, conseiller au Parlement à Metz reconduisent le bail à Philippe BOUTTER aux mêmes conditions et clauses, toutefois avec quelques réserves.

En 1755, une visite avec estimation de la ferme est faite ; elle nous indique en effet l'état lamentable dans laquelle elle se trouve :
Le 10.07.1755, visite et estimation du Distrofferhof. BECKER Georges est possesseur du dit gagnage. La muraille devant la maison et grange côté midi est dans un mauvais état et celle de derrière la maison doit être raccommodée. Un escalier monte dans les chambres ; une porte manque. L'escalier du grenier d'en haut doit être raccommodé. Tout le grenier doit être replanché. Les fenêtres de la chambre au-dessus du poil doivent être raccommodées de même que celle au-dessus de la chambre près de la cuisine. Dans une chambre à gauche en allant au jardin, il manque la fenêtre entière. En bas, il y a un poil, cuisine et chambre. Toutes les portes doivent être refaites. Il y a une écurie à chevaux et à vaches. La toiture de la grange et de la maison sont en mauvais état. Estimation des réparations 450 écus. (ADM-B6461)

Georges BECKER est l'époux de Anne Marie BOUTTER, fille de Philippe BOUTTER. Après le décès de son mari, Anne Marie BOUTTER se remarie avec François TRIDEMY.

Après la mort de Antoine de MARIEN, Apolline Marthe de HENNEQUIN épouse en secondes noces Jacques de FOSSET de SOLIS, Chevalier de l'Ordre Royal et militaire de St Louis, seigneur de Betting.

Le 6 août 1767, Jacques de FOSSET de SOLIS, au nom et comme poursuivant les droits de son épouse, en qualité de fille unique de feu Jost de HENNEQUIN, fait annuler le bail fait à Philippe BOUTTER pour cause de non-respect du contrat. En effet, à la mort de Philippe BOUTTER, contrairement à l'une des clauses du contrat du 14 décembre 1726 stipulant que la succession reviendrait à l'aîné mâle, c'est François TRIDEMY, laboureur à Dalem, qui prend la succession et devient exploitant du Distrofferhof. François TRIDEMY n'étant pas l'aîné mâle de Philippe BOUTTER, la première clause du contrat n'est donc pas respectée. De plus, de 1764 à 1766, le cens attaché à ces terres n'a pas été versé.

Après bien des péripéties et des délibérations à la cour, le propriétaire s'en prend aux descendants et héritiers de Philippe BOUTTER ainsi qu'à François BOUTTER, curateur des enfants mineurs de Philippe BOUTTER. La justice condamne les héritiers et cohéritiers au payement de 247 francs barrois et François TRIDEMY à 284 francs barrois. Personne n'est solvable! L'huissier se rend chez François TRIDEMY perquisitionne son domicile : aucun meuble ne peut être soumis à l'adjudication ; seuls 24 quintaux de seigle de d'orge sont saisis et vendus le lendemain à Dalem. La famille soumise à de telles contraintes est réduite à la misère.

Le 15 octobre 1767, le seigneur de Betting, Jacques de FOSSET de SOLIS vend la métairie à Jean-Pierre COUTURIER, avocat à la cour et demeurant à Nancy pour 2010 livres de France.

Le 2 juillet 1772, Antoinette de MARIEN, fille de Antoine de MARIEN, vend le Distrofferhof au baron Henri Antoine de HAEN, Chevalier du St Empire, biens qu'elle avait retirés des mains du sieur COUTURIER le 25 janvier 1770. La vente se fait au prix de 5300 livres tournois.

Le nouveau propriétaire entreprend les réparations de la métairie, mais meurt peu après sans avoir été marié. Sa mort entraîne de nouvelles difficultés : François BECKER, petit-fils de Philippe BOUTTER, conteste et revendique la possession de la ferme en se référant au bail de 1726. Le 24 février 1775, il est débouté par le bailliage de Boulay qui maintient Jean Baptiste Robert de DAMPONT, seigneur de Schwerdorf, époux de Marie Anne Joséphine de HAEN, soeur et héritière de Henri Antoine de HAEN, dans ses droits.

Le 20 novembre 1781, le marquis de DAMPONT vend la métairie Le Distrofferhof à Madame de CHOISEUL, Marie Françoise LALLEMENT de BETZ, comtesse de Dalem, veuve du comte de CHOISEUL-BEAUPRE pour 6192 livres de France. La comtesse possède maintenant la totalité de la seigneurie et comté de Dalem. Le 11 février 1786, la comtesse prête serment de fidélité et fait acte de foi et hommage au roi Louis XVI pour le Distrofferhof, fief relevant du duché de Lorraine.

Comme tous les biens appartenant à des nobles, le Distrofferhof n'échappa pas à la règle, il fut confisqué pendant la révolution et vendu par la suite comme biens d'émigrés. C'est ainsi que la famille BOUTTER a pu rentrer en possession de la ferme qui leur avait coûté tant d'argent, de travail et de soucis

 

La métairie Distrofferhof était située dans la Rue de Cour à l'endroit de la maison N° 5.

Les cahiers de doléances

En 1788, Louis XVI devant la situation financière catastrophique où il se trouvait, rappelle Necker comme premier ministre. Celui ci accepte à condition que les états généraux soient convoqués.Avec ses 75 feux Dalem eut droit à 2 députés, en l'occurence Pierre Becker et Christophe Muller. Le texte ci-après est une traduction de l'original du cahier des plaintes et doléances, celui-ci étant rédigé en langue allemande.Dalem, Baillage de Boulay.Assemblée du 8 mars par devant Bernard MARCHAL, syndicpublication au prône le 8 mars par M. STEINER, curé.75 feux - 31 comparants - 25 signatairesDéputés : Pierre BECKER et Christophe MULLERPlaintes et remontrances de la communauté de Dalem, pour correspondre aux bonnes intentions de notre monarque, manifestées par sa lettre pour la convocation des Etats Généraux, donnée à Versailles le 24 janvier 1789.PLAINTES :

 

  • Il nous paraît que nous sommes de beaucoup surchargés en subventions et autres impôts. Notre village, un des plus pauvres de la Lorraine, consistant en 75 ménages, dont 50 sont de vrais pauvres et entre les autres, il n'y a pas un qui peut vivre que par la sueur de son corps, paye néanmoins au roi en subvention : 781 l qui est une somme bien au-dessus de nos forces, et les autres contributions à proportion. Ceux qui ont un petit bien sont obligés de donner la moitié de ce qu'ils tirent pour satisfaire à leur quote-part des contributions annuelles.

  • Il se trouve continuellement des maladies dans notre village, ce qui provient des mauvaises habitations, nourritures et manque de sel, si nécessaire à la digestion, dont les pauvres sont contraints de s'en passer à cause de la cherté.

  • Le roi nous a donné le bois d'affouage, mais contre ses intentions, nous payons presque le prix en rapports faits par les forestiers du roi contre la communauté, responsable des délits faits au dit bois, délits qui ne sont pas dans son pouvoir de les empêcher. Le bois est distant de notre village de trois quarts de lieue. Les forestiers de la communauté n'ont point de gage, ils ne peuvent pas faire leur résidence au dit bois pour le garder jour et nuit. Les propres intérêts des communautés les portent d'en avoir soin selon leur possible, soit qu'il soit nécessaire pour cela de leur rendre responsables des délits y commis.

  • REMONTRANCES Accoutumés uniquement à manier nos charrues, pioches, nous ne sommes guère capables de trouver des moyens contre les maux qui accablent les sujets du roi ; néanmoins, comme notre gracieux roi a la bonté de permettre à chacun de dire ses sentiments voilà ce que nous pensons :

  • Que la lorraine soit érigée en province d'Etat

  • Que selon l'ancien ordre du royaume, ni les tailles, ni le nombre des impôts ne soient augmentés qu'avec l'octroi des Etats : contre quel ordre on a seulement commencé à agir sous le rêgne de François premier à la persuasion du chancelier Duprat.

  • Sous le même règne, les charges de judicatures ont été rendues vénales : ce qui conduit et produit encore des maux sans nombre. Il nous paraît qu'il est à souhaiter que l'illustre assemblée générale prie notre monarque de défendre la vente à l'avenir, et de les donner selon les mérites, s'il est possible de trouver les moyens de rembourser ceux qui les ont achetées.

  • La ferme qui enrichit quelques-uns aux dépens du public, devrait bien être supprimée.

  • Comme la multiplicité des acquits, même dans le royaume, met des entraves aux commerces, est une occasion de plusieurs vexations, cause des batailles sans un grand profit au roi, il est à souhaiter qu'il n'y ait d'obligation d'en prendre qu'aux sorties et entrées du royaume.

  • La marque de cuir et fer est encore cause de plusieurs vexations, sans profit pour le roi ; si on compte les frais faits pour cette manoeuvre, en ajoutant que le roi lui-même est obligé de payer cet impôt en fournissant aux troupes et à la marine les cuirs et fers nécessaires, il nous paraît raisonnable que ces impôts soient supprimés.

  • Le sel est une des choses les plus nécessaires pour la vie, la conservation des forces et la santé du corps humain ; et comme la nature nous le fournit en lorraine en abondance, le prix devrait être bien modéré, afin que tout le monde puisse sen servir selon sa nécessité. Néanmoins nous voyons avec surprise que les étrangers l'ont à un prix modique, tandis que nous, qui avons un droit particulier sur ce sel, sommes obligés de le payer à un prix si excessif (non comptés les frais de port) que les pauvres, dont le nombre est grand, sont obligés de s'en passer, de manger sans un grain de sel leurs légumes grossiers, insipides et malsains. Rien ne serait plus avantageux aux sujets du roi que si le prix était tel qu'on pût donner aux bestiaux, qui seraient alors mieux portants, la viande d'un meilleur goût et plus saine ; on pourrait alors en entretenir un plus grand nombre, car nous avons en lorraine beaucoup de fourrage aigre et mauvais qu'on pourrait améliorer en usant du sel. L'utile et le nécessaire exigent que le prix en soit diminué.

  • Il est à désirer que la vente du sel, tabac et autres marchandises, soit libres en toute la lorraine ; et les sujets du roi pourraient alors payer annuellement six livres de plus par tête, et encore avec moins de peine que ce qu'ils payent actuellement.

  • Une partie des biens des abbayes doit, selon l'intention des fondateurs, être employée au soulagement des pauvres : ce qui arriverait en faisant des provinces les abbés commendataires, qui emploieraient au payement des contributions publiques, si on ne juge pas à propos de leur donner aux hôpitaux ; ou qu'on les emploie pour ériger des écoles pour l'instruction de la jeunesse ; ils seraient alors employés selon leur institution.

  • Tous les sujets du roi, ecclésiastiques et moines, nobles et roturiers, sont des concitoyens, des frères, des membres du même corps, qui doivent par conséquent s'intéresser au bonheur mutuel ; il est donc juste que chacun, sans exception, aide à supporter les charges pécuniaires selon leurs facultés. Il n'est pas raisonnable que ceux qui, supportant le poids et la chaleur du jour mènent une vie pénible et laborieuse, supportent encore seuls les charges publiques, tandis que d'autres, vivant dans l'abondance et le repos sont exempts.

  • Il est à désirer que, pour le soulagement des sujets du roi, plusieurs charges très couteuses, inutiles au bien public, soient supprimées, les honoraires de plusieurs modérés, les pensions accordées à plusieurs diminuées car il n'est pas équitable que quelques sujets du roi soient des heureux de la dépouille de plusieurs malheureux.

  • Les enclos des prairies, qui ne sont qu'au profit des riches et à la perte des pauvres, qui sont le plus grand nombre, doivent selon notre jugement être défendus.

  • Les priseurs ajoutent afflictions aux afflictions des parents désolés de la mort de leur défunts, par les frais d'inventaire qu'ils augmentent : ce qui doit affecter la tendresse du roi, l'exciter à supprimer ces charges onéreuses à ses sujets sans utilité pour eux.

  • Il nous paraît nuisible au bien public qu'un seul richard entreprenne plusieurs grosses fermes à bail ce qui le rend maître d'une grande quantité de grains, du prix d'icelle. Une loi qui prescrirait des bornes à pareils commerçants nous paraît très utile. Nous portons le même jugement de ceux qui seuls entreprennent les coupes d'un bois d'un voisinage entier.

  • Plaise au ciel que ces plaintes et remontrances, faites avec respect et pour sincère désir du bien public, soient dignes des attentions de l'illustre assemblée générale et de l'approbation du roi.Fait à Dalem, le 8 mars 1789, à la maison du maître d'école du dit lieu, et ont signé, lecture et interprétation en langue allemande faites.

    François Xavier SteinfeldJacob BeckerPh. BeckerJacob SirinNicolas VasseurJohannes Kindo

    Peter EnglerJ. BoutterNicolas SchmitNiklas DemerleJohannes MullerMichel Becker

    Joseph EnglerBeierleJoseph MullerNicolas FoltzPetter EmoNicolas Engler

    Jean LombardHermann SirinP. ButterPeter BeckerJ.B. BurgerJacob Engler

    P.BoutterCarl BeckerFritz MullerBernard MarchalChristoffel MullerLorentz Tridemy

    Johannes Engler

    Le tout fait et signé, nous nous sommes souvenus encore de deux plaintes, que nous croyons être fondées de faire :

  • Six villages de notre voisinage sont en possession de la vaine et grasse pâture sur notre ban ; ce qui, outre le dommage que nous souffrons, est une occasion de plusieurs querelles et quelquefois de petites batailles entre les pâtres et garçons qui gardent les chevaux de ces différentes communautés avec ceux de la nôtre. L'un et l'autre serait empêché, si on trouvait juste de confiner chaque communauté sur son ban.

  • L'an 1775, notre communauté et celles de Merten, Hargarten, Tromborn, Falt, Creutzwald, Hamme, Gerting, ont eu un arrêt du conseil du roi, par lequel elles ont été maintenues dans la possession et jouissance de leur ancien droit de marnage, affouage, grasse et vaine pâturage dans la forêt royale de la Houve. Mrs SOLER et de HAYANGE, maître de la forge de Creutzwald, avaient affermé du roi le dit bois ; pour les empécher de faire de nouvelles coupes dans la portion du bois adjugés aux dites communautés, l'arrêt leur a été signifié de la part des dites communautés. Nonobstant ils ont encore fait une coupe estimée à 1350 cordes, dans le bois appartenant à la communauté de Tromborn et la nôtre. Elles ont fait saisir le bois ; la saisie ne les a pas empêchés de l'emmener à Creutzwald. L'affaire a été portée de la part des dites communautés au conseil du roi, sans qu'il ait été possible d'obtenir justice.

 

Fait à Dalem, le 9 mars 1789, et signé après lecture et interprétation en langue allemande faites.

 

Ancre cahier doléances

Les grandes guerres

Après la défaite de Waterloo, le 18 juin 1815, les troupes coalisées occupent une partie de la France. Dalem est occupé du 14 juin au 12 décembre 1815. Les troupes sont logées dans la commune, celle-ci doit subvenir à leurs besoins. Il y avait jusqu'à 500 soldats à la fois dans le village. Cet extrait du registre des délibérations du conseil municipal du 11 octobre 1821 donne une idée des contraintes.

"Le conseil s'est occupé de différentes dettes qui pèsent encore sur les contribuables de la commune de Dalem en raison des charges occasionnées par l'invasion de 1815.
Le conseil a reconnu que lesdites charges sont de la nature de celles réputées territoriales et que selon l'état ci-joint elles se lèvent en général pour la commune de Dalem à la somme de 5288,02 francs que les réquisitions ayant frappées et exigées spontanément.
L'administration municipale de l'époque ne pouvait pas souvent établir une répartition régulière, car elle était obligée de prendre les objets là où elle les trouvait et qu'il s'en est suivi des injustices graves, les uns ont fourni trop, les autres pas assez et qu'il convenait de rétablir enfin un juste équilibre entre les différents contribuables."

Liste des fournitures faites aux troupes d'occupation :

 

  • Eau de vie         4 hotes, 63 pots, 3 chopins     365,45 Francs

  • Avoine               130 quartés, 17 biches            1401,98 Francs

  • Viande               1188 livres 1/2                         566,33 Francs

  • Pain                   3043 livres                                378,20 Francs

  • Foin                   11544 livres                              379,20 Francs

  • Paille                 7367                                          113,50 Francs

  • Vin                     1 hote, 2 pots                            35,50 Francs

  • Sel                     48 livres                                    11,00 Francs

  • Pois                   3 biches 1/2                              14,00 Francs

  • Fer                     20 livres                                    6,00 Francs

  • Bois de Hêtre en quartiers

4 cordes 1/2                            80,00 Francs

  • Numéraire                                                          1853,16 Francs

  • Pommes

  • de Terre            16 quartés                                48,00 Francs

  • Poulets             16 pièces à 75 centimes         12,00 Francs

  • Oeufs                13 douzaines                            5,20 Francs

  • Crème               2 pots                                        2,40 Francs

  • Fromage blanc                                                   1,70 Francs

  • Orge mondé     15 livres                                    3,00 Francs

  • Pruneaux secs  2 livres                                     0,90 Francs

  • Beurre               14 livres                                   10,50 Francs

 

Total général                          5288,02 Francs

Ancre grandes guerres

Les Gardes Frontaliers

Dans chaque village, le long de la frontière franco-allemande, des corps de gardes frontaliers furent créés. Les gardes frontaliers étaient des réservistes de tout âge habitant les communes situées entre la ligne Maginot et la frontière pouvant être mobilisés sur place en cas de mise en alerte des troupes de forteresse. Ils durent leur existence officielle à une directive ministérielle du 7 mars 1936 et à une note de l’Etat Major du 15 décembre de la même année.

Seuls pouvaient être gardes frontaliers les réservistes en résidence stable dans les communes situées entre la ligne Maginot et la frontière et présentant toutes les garanties au point de vue national. Ceux qui avaient des attaches de l’autre côté étaient à priori éliminés ; en effet, des cas de conscience auraient pu se produire : des frères, beaux-frères ou cousins auraient pu se trouver face à face en cas de conflit.
 

Chaque corps de gardes frontaliers avait son fanion, souvent offert par un parrain ou une marraine. La remise des fanions était un moment important et donnait lieu à des cérémonies présidées par les hautes instances militaires ou les responsables de la Garde Républicaine Mobile avec remise de décorations.

Le fanion de Dalem, disparu aujourd’hui, portait la devise Qui s’y frotte, s’y pique. Il pourrait ressembler à l'assemblage ci-contre.

Il fut bénit avec une grande solennité le 19 décembre 1937.

garde_frontalier.jpg

Des manœuvres locales furent organisées des 1937 conjointement avec d’autres unités. Chaque garde avait son uniforme à la maison, d’abord bleu-horizon, puis kaki. Ils pouvaient être appelés à tout moment. Leur mission était la surveillance de la frontière avec occupation des lieux de passage obligés ainsi que la couverture des destructions (ponts, routes, etc.) avant repli. Ils étaient sensés supporter le premier choc en cas d’attaque de l’ennemi. Après l’évacuation de la population le 1er septembre 1939, ils eurent la charge de rassembler le gros bétail laissé en liberté pour le ramener vers l’arrière. Du côté allemand, un corps similaire fut également mis sur pied dans le même but.

Le corps des gardes frontaliers de Dalem était composé de 31 soldats sous les ordres d’un sergent des Gardes-Républicaines-Mobiles de Bouzonville en l’occurrence la deuxième Compagnie de GRM. Celle-ci était la plus importante du secteur fortifié de Metz. Les Gardes Frontaliers étaient formés et encadrés en permanence par un Garde Républicain Mobile breveté.

Lors de la mobilisation générale, comme les autres formations paramilitaires opérant en parallèle avec les forces régulières, les gardes frontaliers furent directement rattachés à la 2ème compagnie mobilisée de GRM.

Dans la période de paix juste avant la guerre, ils disposaient déjà de leur tenue de mobilisation. L’armement collectif (fusil mitrailleur 24/29) et individuel (fusil Lebel), les munitions, le matériel de protection contre les gaz, les pétards (pour abattis) étaient stockés au siège du peloton de la GRM d’encadrement.

Dès la fin de mission de couverture au profit de la ligne Maginot (mi-septembre 1939), les gardes-frontaliers furent retirés du front et repliés sur les centres de mobilisation. Ils furent ensuite répartis dans les unités de leurs armes respectives. Les gardes de Dalem se replièrent à Mayenne puis ils furent envoyés dans leur régiment d’origine respectif.

garde_frontalier2.jpg
garde_frontalier3.jpg

WEYLAND Edmond, BOCK Nicolas, et MULLER Jean, ne figurent pas sur cette photo de groupe, voir ci contre.

Le corps des gardes frontaliers de Dalem à Mayenne avant leur dissolution fin 1939


1er rang : BECKER Jean, MESSING François, MITTELBERGER Michel, NOEL François, BECKER François, WEBER Nicolas
2ème rang : SCHOUG Jean-Pierre, WEBER François, SEGER Nicolas, MAAS Joseph, FOURMANN Louis, KNORST Gustave, GRASSE François
3ème rang : MARION François, HOFF Wendel, MOGET Jacques, NOEL Nicolas, MAAS Eugène, REINERT Jules
4ème rang : ENZINGER Nicolas, MARION Nicolas, BOCK Edouard, SCHRECKLINGER François, PAYSANT Nicolas, WEISS Nicolas, HOFFMANN Pierre, TRIDEMY Gustave, SCHRECKLINGER Théodore

LES GROUPES FRONTALIERS REÇOIVENT LEUR FANION A DALEM

 

"Hier a eu lieu la bénédiction du fanion du groupe des frontaliers. Cette cérémonie prit un caractère d’autant plus solennel que la frontière est à moins de 20 kilomètres du village. Toutes les maisons étaient pavoisées ainsi que les édifices publics.
A 6 heures 30, les pompiers sonnèrent le réveil et chacun se prépara à assister à cette manifestation patriotique.
A 9 heures, les gardes frontaliers locaux se réunirent sous la direction de leur président sur la place du village. La compagnie des sapeurs-pompiers sous les ordres de son lieutenant se groupa bientôt auprès des frontaliers.
Puis quelques instant après arrivèrent les sections voisines, fanion en tête, qui furent reçues par la section locale.
M. Becker, maire de la commune, et plusieurs conseillers municipaux, la population parmi laquelle de nombreux anciens combattants, se massèrent sur le bord de la route attendant les autorités militaires.
C’est à 9 heurs 30 que le commandant-chef du bataillon des gardes républicaines mobiles de Bouzonville arriva en automobile accompagné de ses collaborateurs. Ils furent reçus à la descente de leur voiture par la municipalité, puis deux jeunes Lorraines remirent au commandant une superbe gerbe de fleurs et récitèrent un compliment fort bien tourné.M. Fourmann, président du groupe frontalier local, salua à son tour le commandant qui lui remit un superbe fanion portant la devise :

"Qui s’y frotte, s’y pique"
Un défilé s’organisa, qui prit le chemin de l’église. Un arrêt fut marqué devant le monument aux morts où le commandant des gardes mobiles déposa une gerbe et fit observer une minute de silence.
A l’église, la messe fut dite par l’abbé Wurtz, curé de la paroisse, qui, après l’exécution des chants religieux et patriotiques par la chorale des jeunes filles, tint un sermon de circonstance, puis bénit le fanion.
La municipalité offrit un vin d’honneur à l’auberge de Mme Vve Bock, M. Fourmann y adressa des remerciements aux autorités et aux sections-sœurs.
Le commandant des gardes mobiles s’adressa d’abord aux jeunes, puis félicita le groupe pour son entrain et son esprit de discipline et souhaita de voir toujours les frontaliers garder cet esprit qui fait une France pacifique, mais forte.
Dans l’après-midi, un bal s’organisa, qui fit tournoyer les couples jusque tard dans la soirée."

(Extrait du journal Le Républicain Lorrain en date du 19 décembre 1937)

Ancre gardes frontaliers

L'évacuation

En 1938, un plan d'évacuation, prévoyant les haltes et l'itinéraire, est établi, Dalem se situant en zone "rouge", en avant de la ligne Maginot. Une commission communale est constituée pour définir le nombre de personnes à transporter en distinguant les invalides, les femmes, les enfants, les vieillards.

Les cultivateurs disposant d'une charette et d'un attelage ainsi que les rares propriétaires d'automobiles sont chargés de l'évacuation des habitants.

Une dizaine de personnes devaient s'entasser sur les véhicules au milieu des bagages, des provisions et de la nourriture des animaux. Chaque personne pouvait emporter un maximum de 30kg de bagages! Tant de biens, si laborieusement acquis, ont dû être abandonnés.

Le 1er Septembre 1939, l'Allemagne envahit la Pologne. La France et l'Angleterre décrètent la mobilisation générale le 2 septembre et déclarent la guerre à l'Allemagne le 3 septembre.

L'ordre d'évacuation parvient au village le premier septembre vers 16h par courrier spécial de la gendarmerie. Le départ est prévue immédiatement!

dragon.jpg

Les dragons du 49ème régiment avaient pris quartier au village. Les patrouilles des dragons à cheval faisaient la joie des jeunes qui pouvaient monter en croupe.

Certains garde-frontaliers, de faction dans leur tranchée, n'ont même pas pu dire adieu à leur épouse, enfants ou parents. Les réfugiés de Merten venaient tout juste de traverser le village lorsque les cloches du village ont sonné le glas pour signifier le départ de ce triste cortège!

Avant de partir, les bêtes: cochons, poules, lapins furent lachées dans la nature et courraient dans le village. Le gros du bétail fut acheminé, après le départ, par les gardes-fontaliers en direction de Téterchen où il fut pris en charge par l'intendance. Les chiens qui erraient dans le village et les maisons, à la recherche de leurs maîtres, furent rassemblés et euthanasiés par un vétérinaire de l'armée puis enterrés dans une fosse au bord de la rue de Falck ...

Pour ne pas encombrer les axes principaux, réservés aux convois militaires, la caravane dû emprunter des routes secondaires de Dalem à Varize, puis de Varize à Sorbey. A Sorbey, à l'exception des effets personnels, tout fut abandonné: voitures, chevaux, vaches, vélos, ... Chacun n'était autorisé à emporter que ce qu'il pouvait porter. Le dimanche 3 septembre, tout le monde fut chargé sur des camions militaires jusqu'à Vilcey sur Trey où ils passèrent leur troisième nuit en couchant dans des granges. Le lendemain 4 septembre les militaires conduisirent les réfugiés à la gare de Thiaucourt pour prendre le train vers 18h.

Au départ de Thiaucourt, l'abbé Wurtz, curé du village, annonça la destination: Pindray et Jouhet dans la Vienne où les réfugiés arrivèrent le 8 septembre.

Dans les villages d'accueil, rien n'avait été prévu par les autorités, les municipalités ont du improviser selon leurs moyens. Les réfugiés furent répartis dans les familles du village. Le contact des réfugiés avec la population locale, un peu froid au début s'est rapidement réchauffé. De nombreux dalemois ne parlaient pas un mot de français ce qui ne facilitait pas les échanges. Des amitiés durables se sont néanmoins nouées et plusieurs mariages entre réfugiés et poitevines ont été célébrés.

Après la défaite, les réfugiés retournent à Dalem le 6 octobre 1940 et découvrent un village dans un état catastrophique: les champs, les jardins les abords des maisons sont envahis de mauvaises herbes, d'orties et de ronces. Les maisons ont été pillées: portes défoncées, plancher arraché pour faire du feu, vitres cassées, vaisselle brisée, la literie éventrée ...

Les soldats avaient creusés des tranchées qui zigzaguaient à travers champs, des rangs de barbelés avaient été tirés. Les récoltes des premières années furent maigres en raison de ces bouleversement de terrain.

Dalem fut libéré le 27 novembre 1944 vers 11h, par 25 chars de la 95ème compagnie de reconnaissance US, qui descendaient du "Flaberg" et du "Homberg". Ils étaient soutenus par le 3ème bataillon du 378ème régiment d'infanterie faisant partie de la 95ème division commandée par le le Major Général Twaddle du 20ème corps de la IIIème armée US.

Les habitants étaient massés le long des rues pour accueillir les libérateurs qui firent honneur au "schnapps" sorti en hâte des cachettes. Chaque maison était pavoisée de drapeaux tricolores confectionnés clandestinement.

Ancre évacuation

L'évolution démographique

L'évolution de la population locale au fil des ans :

 

  • 1496     52 conduits

  • 1586     28 feux

  • 1610     47 hommes recensés

  • 1681     70 feux

  • 1708     140 habitants

  • 1802     300 habitants, 76 maisons

  • 1807     400 habitants, 80 maisons

  • 1817     403 habitants, 78 maisons

  • 1844     450 habitants, 79 maisons

  • 1845     429 habitants

  • 1852     460 habitants

  • 1856     462 habitants

  • 1889     452 habitants

  • 1910     499 habitants

  • 1926     542 habitants

  • 1931     561 habitants

  • 1936     521 habitants

  • 1938     561 habitants

  • 1946     495 habitants

  • 1954     519 habitants

  • 1962     573 habitants

  • 1968     530habitants

  • 1975     550 habitants

  • 1982     574 habitants, 209 maisons

  • 1990     545 habitants

  • 1999     577 habitants, 233 maisons

Ancre démographie
bottom of page